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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 22:02

 

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Le clocher de St Juste à gauche et à droite de l'ancienne parroissiale, Ste Marie Majeur

 

Quelles sont les liens entre la Savoie et le val de Suse ?

 

Géographiquement un col, le Mont Cenis et une montagne : le Roche melon (Rocchiamelone). On peut rajouter le col du clapier, le massif d'Ambin, le col de Rho et surtout le mont Thabor.

 

La Maurienne et le val de Suse sont traversés par la via francigena créant une unité de fait.

 

Ce qui a créé des liens historiques très tôt : 

 

Tout d'abord, nous trouvons pour la préhistoire le groupe DCA (Doire, Chisone, Arc) et une serie de gravures rupestres similaires sur les deux versants des Alpes.

La période romaine nous laisse les personnages de Donnus et Cottius rois du Regnum Alpinum dont l'arc de Suse en est le témoignage le plus probant. Le regnum Alpinum s'étendait dans toute les Alpes occidentales.

Après le marriage d'Odon de maurienne avec Adélaide de Suse, l'état de Savoie, naissant, s'aggrandi  jusque dans la plaine piemontaise.

D'un point de vue religieux, Suse ancienne cité romaine et chef lieu de la province des Alpes cottienne aurait dû être un évêché, au lieu de cela, l'évêché s'est créé à St jean de Maurienne et aussi à Embrun. Mais cette dernière à été détachée des Alpes cottienes pour devenir le chef lieu des Alpes maritimes durant le bas empire romain.

 

L'évêché de St jean de Maurienne avait la vallée de Suse jusqu'en 1000 environ mais après il ne cessa jamais de revendiquer ce territoire. Les évêques de Maurienne furent enterrés dans la Novalaise jusqu'en 1200. Le thabor et le rochemelon sont des pellerinages communs au mauriennais et valsusins.

 

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  sacra di san michele

 

Les abbayes jouèrent un grand rôle. Il y a d'abord la Novalaise que nous venons d'évoquer et qui avait de nombreuses possessions en Savoie. Puis, l'abbaye mythique, la sacra San Michele ou Saint Michel de la Cluse perchée sur son piton rocheux à l'entrée de la Vallée. Celle-ci avait un tas de prieuré sous sa dépendance : nous pouvons citer le prieuré de Chamonix et était propriétaire de la vallée homonyme ; le prieuré de St Martin d'Aime dont l'église est un des témoignages les plus important de l'art roman en Savoie ; Le prieuré de la Chambre dont l'église devenue la paroissiale a un portail magnifique qui semble avoir été sculpté par les mêmes artistes qui ont créé le portail du zodiac à la Sacra san Michele. Nous ne pouvons oublier que cette abbaye a été propriétaire de la trés haute Maurienne (Bessan, Bonneval), ça aurait été Urbain de Miolan, abbé de la Sacra qui aurait commendité les fresques de la chappelle St Antoine de Bessan.

 

Je finirais par Guillaume d'Estouteville, évêque de Maurienne et Prieur de St Juste (dont l'église romane est acuellement la cathédrale), qui a financé la flèche du clocher de St jean (détruite à la révolution) et celle de Suse (toujours en place et qui peut nous donner une idée de l'aspect du clocher de St Jean).

 

Nous pouvons aussi parler de l'atelier de la famille Serra de Pignerol qui a décoré la belle chapelle de Lanslevillard et une bonne partie des chapelles et décors peints de la Val Susa. (Giaglone, Suse,...)

 

La maison de Savoie y joua un rôle centrale. Tout d'abord, les premières pièces savoisiennes ont été frappées à Suse (à part les faux deniers viennois frappés à Aiguebelle) avec le nom du prince et celui de la ville (SECUSIUM)

La ville de Saint Giorio aurait été fondée par Thomas I, qui y mis une de ses familles vassales, les Bertrands, originaires de Montmélian qui deviendront seigneurs de Chianocco, san Giorio. Beaucoup de familles nobles avaient essaimé des deux cotés des Alpes, comme les Aprilii, les Bardonneches, les Chignins de Villarbasse, ...

  

Le mur d'enceinte de la ville de Bussoleno est un témoignage de fortification urbaine du XIVe, il ressemble au mur de Saillon dans le bas Valais (ex baillage du Chablais).

Les comtes de Savoie avaient les chateaux de Suse, mais surtout celui d'Aveillane (Avigliana) et Rivoli.

 

Avigliana était une de leur ville préferée, là où serait né Amédée III. Il ne reste que des ruines du chateau qui était une de leur plus imposante forteresse. Mais le coeur de la vieille ville médiéval est tout à fait remarquable, tout en brique. C'est surement de là et du Pinerolese que serait venu les maçons et la mode de la brique dans l'architecture savoyarde (je ferai ultérieurement un article sur ce sujet). 

 

Puis, Suse a eu une des plus importante forteresse des états de Savoie : le fort de la Brunette (détruit par Napoléon I) dont Exille n'est qu'un modèle en réduction. Dans leurs chanson, les bataillons de soldats de Chambéry évoqaient la Brunette en disant que le pays ne risquait rien avec le fort de la brunette.

 

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  L'arc de Cottius à Suse

 

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peinture murale à l'interieur de la chapelle de l'ancienne chartreuse de la loze

 

 

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Ancien prieuré de St Saturnin (remarquer le clocher roman comme devait l'être ceux de Savoie avant d'être rasé pendant la révolution

 

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fresque de Giaglione évoquant les vices et vertues XVe siècle

 

 

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